Amina Omar Kitwana,

23 ans, originaire de Matemwe

En 2018, j’ai terminé ma quatrième année d’études au niveau secondaire. Pour des raisons financières, je n’ai pas pu poursuivre mes études et j’ai dû rester chez ma mère et l’aider à prendre soins de mes frères et sœurs. J’ai passé mon temps à apprendre à dessiner, à tresser des cheveux et parfois à aider ma mère à faire des tâches ménagères. Au début de cette année, j’ai rencontré une Shekha qui m’a parlé de cette possibilité de formation pour les jeunes femmes dans le domaine de la culture des algues. Les Shekhas communautaires cherchaient des jeunes femmes qui ne sont pas scolarisées mais qui s’intéressent à l’acquisition de compétences en matière de culture des algues.  Chaque Shekha a identifié trois filles. J’ai fait un entretien, j’ai réussi et j’ai été inscrite au centre EFTP d’Amani à Matemwe.

Au centre, nous avons appris les avantages de cultiver des algues. La partie théorique portait sur les endroits où trouver des algues, les différentes maladies qu’elles peuvent provoquer et comment se protéger. Nous avons également appris à nager pour survivre dans de grandes masses d’eau. Au bout de deux semaines, nous avons commencé à faire des travaux pratiques où nous avons appris les techniques de fabrication de savon et d’huile à partir d’algues. On nous a ensuite demandé d’aller mettre en pratique nos compétences nouvellement acquises au sein de nos communautés. Les formateurs nous ont répartis en quatre groupes: deux dans la région sud et deux dans la région nord. Les groupes ont reçu des incitations au démarrage telles que des cordes et des bâtons pour mettre en place nos structures agricoles.

En pratiquant cette activité en mer, nous avons dû faire face à quelques difficultés, comme les blessures occasionnées par les animaux marins. Après quelques semaines, le FAWE Zanzibar nous a acheté des gilets de sauvetage et des chaussures pour nous protéger lors de nos activités marines.

Mes amis et moi avons fait des recherches sur les revenus que nous pouvons avoir de nos algues matures. Nous avons constaté que nous pouvions fabriquer de l’huile pour les cheveux et du savon à partir de nos petites récoltes. Par exemple, une bouteille de 300ml d’huile liquide nous rapportera 2000Tshs. Nous prévoyons de vendre nos produits dans les maisons, les villages, les marchés et les hôtels. Je suis convaincu que les revenus que je tire de ces ventes m’aideront à soutenir mes frères et sœurs dans le paiement de leurs frais de scolarité et de leurs manuels scolaires. En outre, nous sommes très encouragés par nos mères et les anciens de la communauté à poursuivre nos activités agricoles.