Lors du sommet de 2014 de la bourse Mandela Washington pour les jeunes leaders africains, l’ancienne première dame des États-Unis, Mme Michelle Obama, a déclaré : “Aucun pays ne peut vraiment s’épanouir s’il freine le potentiel de ses femmes et se prive de la contribution de la moitié de ses citoyens”. En effet, la contribution des femmes au progrès social et économique de tout pays ne peut être sous-estimée.

Closer home, the report states that Sub-Saharan Africa has closed 68 percent of its gender gap so far – a significant improvement from 2019. Notably, the best performing countries in Sub-Saharan Africa include Rwanda and the DRC while the most improved country is Ethiopia having reduced its overall gender gap by 5%.

Selon un journal d’Exploring Economics, les femmes du monde entier effectuent deux tiers du travail pour 10 % des revenus et 1 % des actifs. En outre, 70 % des pauvres dans le monde sont des femmes.  Le Forum économique mondial, dans son rapport sur l’écart entre les sexes en 2020, place l’Islande comme le pays le plus égalitaire au monde pour la 11e fois consécutive, ayant comblé près de 88 % de son écart global entre les sexes, ce qui représente une nouvelle amélioration depuis 2019.

De plus, le rapport indique que l’Afrique subsaharienne a comblé 68 % de son écart entre les sexes jusqu’à présent, ce qui représente une amélioration significative par rapport à 2019. Les pays les plus performants en Afrique subsaharienne sont notamment le Rwanda et la RDC, tandis que le pays qui a le plus évolué est l’Éthiopie, qui a réduit son écart global entre les sexes de 5 %.

Bien que la majorité des pays du monde continuent de faire état de progrès importants, il reste encore beaucoup à faire pour parvenir à l’égalité des sexes. C’est particulièrement vrai dans le cas de l’Afrique, où Mc Kinsey signale que les progrès globaux vers l’égalité des sexes ont stagné au cours des quatre dernières années. Au rythme actuel des progrès, il faudrait à l’Afrique plus de 140 ans pour atteindre la parité entre les sexes. Malheureusement, cette situation est accentuée par l’actuelle pandémie mondiale Covid-19.

La fille africaine est la victime des effets brutaux de la pandémie. Le continent a été réveillé par les nombreux cas de violence basée sur le genre, en particulier le nombre croissant de filles qui ont été victimes de grossesses précoces. Au Kenya, par exemple, le nombre de grossesses précoces a atteint un niveau record avec la fermeture d’écoles à la suite de l’épidémie du Covid-19. Le Global Citizen estime qu’entre juillet et août 2020, 152 000 jeunes filles kenyanes sont tombées enceintes. Cela représente une augmentation de 40 % de la moyenne mensuelle du pays. Les filles sont également exposées à la violence basée sur le genre car elles constituent le groupe démographique le plus vulnérable. Lorsqu’une fille tombe enceinte, ses perspectives de poursuivre ses études diminuent. On peut se demander si nous avons négligé nos filles.  Les écoles sont-elles plus sûres que nos foyers ? Nos filles souffrent-elles en silence ?

De plus, des études ont prouvé que les grossesses précoces sont des conditions préalables au mariage précoce. Les milliers de filles qui ont été engrossés par leurs pairs ou par des adultes délinquants durant le COVID 19 pourraient devenir des enfants chefs de famille. Ce sont des filles qui n’ont aucune aptitude à être mères à leur âge et les effets d’entraînement sont donc préjudiciables à leur vie. En dépit de tout cela, leurs homologues, les garçons, sont plus susceptibles de poursuivre leurs études car, culturellement, leur charge domestique est beaucoup plus légère.

Rien de plus difficile que d’être une adolescente africaine dans cette situation. La raison en est que la plupart des pays africains n’ont pas encore adopté la réintégration des mères adolescentes dans les systèmes scolaires. En d’autres termes, alors que les pays africains se préparent à la rentrée scolaire, les nouvelles mères adolescentes vont rejoindre le nombre croissant d’enfants non scolarisés en Afrique subsaharienne.

Alors que nous célébrons la Journée internationale de la fille sous le thème “Ma voix, notre avenir à tous”, nous sommes appelés à renouer nos relations avec nos filles, à rester redevables de l’exercice de leurs droits et à cultiver intentionnellement leur confiance pour qu’elles s’expriment sur les problèmes auxquels elles sont confrontées au niveau personnel et collectif.

De nombreuses campagnes ont été lancées aux niveaux continental et national pour lutter contre les mutilations génitales féminines, les mariages précoces, les grossesses précoces et l’accès à l’éducation. Nous devons évaluer leur efficacité dans le temps, notamment en les adaptant aux nouveaux obstacles tels que le COVID 19. Les gouvernements doivent évaluer l’efficacité des politiques et des stratégies mises en place pour traiter de l’égalité des sexes dans le secteur de l’éducation. Ils doivent combler les lacunes flagrantes telles que l’allocation budgétaire limitée ou nulle aux initiatives d’égalité et d’équité entre les sexes, renforcer les capacités des responsables à comprendre et à appliquer les lois et les politiques au niveau de la base, établir des mécanismes de plainte ou de signalement des actes de violence aux niveaux régional, national et communautaire, entre autres mesures visant à changer la situation. Un test décisif sur notre obligation envers les petites filles est essentiel.

En outre, la Stratégie pour l’égalité entre les sexes dans le cadre de la Stratégie d’éducation continentale pour l’Afrique 16-25 (GES4CESA), commandée par le Centre international de l’Union africaine pour les droits des femmes et des filles (UA/CIEFFA) et le FAWE, est l’un des outils continentaux importants qui propose aux États membres de l’UA des idées pratiques pour mettre en place et renforcer des solutions tenant compte de la dimension de genre dans les systèmes éducatifs nationaux.  Il encourage en outre les États membres à réorienter leurs systèmes d’éducation et de formation afin de garantir que le plus grand nombre possible de filles et de femmes acquièrent les connaissances, les compétences, les aptitudes, l’innovation et la créativité nécessaires pour favoriser le développement de l’Afrique

Dans le respect de nos obligations en matière d’intégration de l’égalité et de l’équité entre les sexes dans l’éducation, en tant que partenaires du développement, partenaires du secteur privé, décideurs de l’Union africaine, gouvernements, chefs de communauté et de famille, nous aurons appris aux filles à être les porte-parole de leurs problèmes individuels et communautaires, et notamment à devenir les agents du changement pour notre génération ainsi que pour la leur.