STEM

Soutenir les activités du club et répondre aux besoins des familles grâce aux revenus générés par les innovations dans le domaine des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM)

Le développement d’innovations visant à résoudre les problèmes communautaires est essentiel à la promotion du projet STIM (Sciences, technologie, ingénierie et mathématiques) dans les écoles partenaires du FAWE.

Dans ces écoles, les activités des clubs sont facilitées par la recherche, le mentorat et l’apprentissage par les pairs. Les élèves de différentes écoles qui y participent créent des idées dans leurs clubs STIM respectifs, les essaient et les traduisent en différentes innovations qui sont présentées à la fois dans leurs écoles et dans les concours régionaux des STIM.

Les meilleures innovations sont ensuite sélectionnées pour représenter leurs régions lors des concours nationaux et internationaux. En conséquence, les apprenants qui ont développé des innovations dont l’efficacité à répondre aux besoins de la communauté a été prouvée, ont mis à l’échelle leurs projets pour gagner des revenus en les vendant aux membres de la communauté.

C’est le cas  d’Aguta Rebecca, une étudiante de St. Catherine S.S dans le district de Lira qui a créé un système de recharge électrique à vélo qui est utilisé pour charger les téléphones dans les communautés rurales où l’alimentation électrique limitée. Elle a pu fabriquer 8 systèmes, qu’elle a vendus à UGX. 35 000 chacun. Le coût de fabrication pour un système s’élève à UGX. 11 000, réalisant donc un bénéfice d’UGX. 24 000. Jusqu’à présent, elle a épargné à peu près UGX. 280 000. « Je vais utiliser ces économies pour payer mes frais de scolarité au niveau du lycée, pourvoir aux besoins de ma famille, par exemple pour acheter des provisions. J’ai également des frères et sœurs pour lesquels je vais acheter du matériel scolaire » dit-elle.

Cette innovation devrait profiter non seulement à sa famille mais aussi à la communauté dont Aguta est originaire.

A l’école secondaire YY.Okot du district de Kitgum, au nord de l’Ouganda, une équipe de membres du club STIM a fait une innovation en utilisant du charbon pour fabriquer un réfrigérateur local. Le réfrigérateur a été vendu à une structure médicale privée pour la conservation des médicaments, pour un montant d’UGX. 300 000. Cet argent a été utilisé pour financer les activités du club STIM.

A l’école secondaire d’Iganga, à l’est de l’Ouganda, les membres du club STIM ont commencé à cultiver des légumes tels que «Sukuma Wiki» (chou vert) et des aubergines qu’ils fournissent à leur école pour nourrir leurs camarades. L’école paie les fournitures; l’année dernière, en 2019, ils ont réalisé un total d’UGX.1 800 000. Cet argent a été utilisé pour soutenir les activités du club, y compris l’achat de matières premières pour les innovations, le financement des visites d’échange et d’apprentissage et une petite allocation pour les membres du club. Les potagers scolaires ont également amélioré la nutrition des élèves et ont permis à l’établissement d’économiser de nombreuses ressources qu’il aurait utilisées s’il s’était approvisionné sur des marchés extérieurs.

Les étudiantes de l’école secondaire des filles de Tororo ont fait preuve de créativité en proposant diverses innovations, notamment un gâteau au potiron, des pesticides agricoles, des cuiseurs à eau solaires et du fumier organique provenant d’excréments d’animaux utilisé pour engraisser les cultures. Ces produits sont vendus à des prix abordables aux membres de la communauté, notamment aux enseignants et aux responsables administratifs de l’école.” A la fin du trimestre, le club a gagné un total d’UGX. 3 000 000 provenant des ventes et cela a joué un grand rôle dans le soutien des activités du club en complétant l’appui fourni par la direction de l’école”, a déclaré le président du club STIM.

Changer les perceptions et inspirer les filles à poursuivre les sciences

L’enseignement des sciences a été fortement mal perçu comme étant difficile, destiné uniquement aux garçons, d’où l’association avec la masculinité. C’est pourquoi les femmes scientifiques sont peu nombreuses dans les établissements d’enseignement supérieur par rapport à la majorité des hommes. Quelques filles qui se distinguent dans le domaine des sciences sont également considérées comme possédant des capacités spéciales et uniques, et peut-être porteuses de gènes masculins.

Les matières scientifiques comme les mathématiques, la physique et la chimie sont considérées comme impraticables pour les étudiantes. Ainsi, les proposer au niveau A est considéré comme un grand risque car il est largement admis qu’elles sont vouées à l’échec avant même de se présenter aux examens. Les perceptions des communautés ont poussé de nombreuses filles à abandonner ou à échouer dans les disciplines scientifiques. Rebecca Aguta, une étudiante de quatrième année à St. Catherine S.S Lira, a avoué qu’en raison de ses mauvais résultats en sciences, son père, qui est enseignant dans le district d’Alebtong, a menacé de cesser de payer ses frais de scolarité au profit de ses frères qui avaient de bons résultats. Elle témoigne : “J’avais l’habitude de pleurer pour persuader mes parents de payer mes frais de scolarité”.

Aujourd’hui, elle attribue son séjour à l’école, son amour actuel et ses performances améliorées dans les disciplines scientifiques à la mise en œuvre du projet STIM dans leur école. Les activités STIM, qui mettent l’accent sur l’enseignement et l’apprentissage pratiques, un langage sensible au genre et l’approche amicale des enseignants lui ont fait développer une attitude positive dans les disciplines STIM. Elle réussit maintenant mieux que ses frères en sciences pour lesquels son père avait auparavant beaucoup d’espoir.  “Papa est maintenant satisfait de ma performance et m’encourage à étudier des sciences au niveau A et je suis prête à le faire.” Elle ajoute.

Actuellement, Aguta n’est qu’une de nombreuses filles qui encouragent leurs pairs, avec confiance, à s’orienter vers les disciplines scientifiques, car elles sont faciles et passables.  Elle a persuadé la plupart d’entre elles de changer d’orientation et celles-ci aiment désormais les sciences au dépens de disciplines littéraires. Elle déclare: “Aujourd’hui, de nombreuses filles ont abandonné les disciplines des sciences  humaines en faveur des sciences simplement parce que les stéréotypes de la communauté sont traités dans le cadre du projet STIM – notamment par le club STIM”.

Atimango Mercy, qui s’est inscrite à YY.Okot Memorial College, partage le même point de vue, à savoir que les disciplines scientifiques sont difficiles et ne peuvent jamais être étudiées par des filles. Cette perception, dit-elle, la hantait et, alors qu’elle était en 1ère année de l’école secondaire, tous ses résultats en sciences étaient très médiocres. Lorsque le projet STIM a été lancé dans leur école alors qu’elle était en deuxième année, son parcours a considérablement changé et chaque fois que les résultats étaient publiés à la fin du trimestre, elle obtenait un score de plus de 90 % en mathématiques, une matière qu’elle trouvait auparavant difficile.

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