La sagesse et la tendresse de tante et père école viendront à bout du fléau

Les violences sexuelles et les grossesses précoces en milieu scolaire sont une triste réalité au Burundi. Selon les témoignages recueillis au cours des séances de sensibilisation et de formation organisées par FAWE Burundi en 2018, les victimes sont des élèves de 18 ans et même moins. Les prédateurs ne sont pas les ogres vivant en forêt comme dans les contes mais des personnes proches et parfois parentes ou éducatrices.

De ce fait, les stratégies identifiées par FAWE doivent consister en actions en profondeur chez les victimes potentielles et la société censée protéger l’enfance.

Comme les élèves passent l’essentiel de leur temps à l’école, celle-ci a l’obligation de s’investir dans la prévention de tout ce qui pourrait perturber le climat d’éducation. En effet, les enfants victimes de violence accusent des traumatismes psychologiques graves avec des réactions comme Île repli sur soi, le dégoût de la vie, l’abandon scolaire et l’agressivité.

L’idée de tante et père trouve son origine dans la tradition burundaise où l’éducation sexuelle à partir de l’adolescence était assurée par le père pour le garçon et la tante paternelle pour la fille. Ces personnes étaient chargées d’orienter la compréhension des phénomènes physiologiques et psychologiques qui apparaissent durant cette période de croissance et de maturation. Là où cette éducation vient à manquer, le vide est comblé par des explications fantaisistes et erronées de la bande de copains et de copines.

Dans le cadre scolaire, les tantes et pères une tante et un père par école sont identifiés parmi le personnel de l’école pour leur intégrité morale. Les élèves ont évidemment voix au chapitre dans ce choix.
FAWE assure à ces personnes une formation sur la prévention et l’éradication des violences sexuelles et les équipe de certains matériels de vulgarisation comme les affiches et autres supports de communication.

L’écoute de ces jeunes doit être entourée des plus grandes précautions parce que les questions relatives à la sexualité sont traditionnellement taboues et qu’en plus les victimes sont stigmatisées par l’entourage. Des cellules d’écoute «Tuganire mw’ibanga» signifiant «je m’exprime en confiance», ainsi que des boîtes à suggestion ont été mis en place dans les écoles ciblées.

FAWE Burundi a pris conscience que toutes les écoles du pays sont confrontées à ce fléau de violences sexuelles étant donné que les victimes le sont pour leur état de faibles moralement, intellectuellement et surtout économiquement. Selon les moyens disponibles grâce à la coopération avec l’UNICEF, il a fallu opérer un choix de .3 communes de 3 provinces les plus souffrantes. Le diagnostic s’appuie sur le critère des taux de grossesses les plus élevés selon les statistiques 2014-2015 et 2015-2016.

Le suivi effectué auprès des élèves, des responsables scolaires et des comités de protection de l’enfant a révélé une appréciation largement positive des actions déjà entreprises. Comme le projet a atteint ses objectifs, l’idéal serait que toutes nos écoles bénéficient de ce service de sauvegarde de la jeunesse.