Les femmes et les jeunes filles traversent une période économique et sociale difficile pendant la pandémie de COVID 19

Le virus Corona a mis en lumière les disparités apparentes entre les sexes auxquelles les femmes continuent d'être confrontées dans leur vie quotidienne. En cette période de pandémie, les femmes et les jeunes filles assument la charge des soins à apporter à leur foyer, à leur famille et à l'ensemble de la communauté.

Les mesures de sécurité mises en place par de nombreux gouvernements dans le monde exigent que les gens maintiennent une distance sociale entre eux afin d'enrayer la propagation du virus mortel. Il est conseillé de rester chez soi, de s'isoler et de maintenir un contact minimal avec les autres. Malheureusement, les femmes et les jeunes filles sont les plus touchées par ce type d'isolement.

Au Kenya, le gouvernement a imposé un couvre-feu de 19 heures à 5 heures du matin. En outre, il est interdit aux citoyens de se rendre dans un certain nombre de comtés considérés comme des ‘points chauds’ ou d'en revenir, et seuls les travailleurs des services essentiels agréés sont autorisés à se déplacer. Cette mesure a porté un coup terrible aux petits exploitants agricoles, qui ne peuvent plus vendre leurs produits directement des zones rurales aux zones urbaines. Ils doivent faire appel à des courtiers en raison des fermetures partielles mises en place. Cela réduit considérablement les revenus qu'ils perçoivent une fois leur production vendue.

Le gouvernement kenyan a également conseillé aux hommes et femmes d'affaires de passer aux plateformes de paiement numérique s'ils ne les utilisaient pas auparavant. La raison en est que l'argent liquide met en contact deux personnes ou plus, ce qui peut transmettre le virus. Le problème est que la plupart des femmes du secteur informel n'ont pas encore adopté ce progrès en raison de leur faible niveau d'alphabétisation. Un grand nombre d'entre elles savent à peine lire et écrire et l'utilisation des plateformes numériques leur est donc étrangère. M-Pesa, un service de transfert d'argent, de paiement et de microfinancement basé sur la téléphonie mobile, est cependant un canal bien connu qui est utilisé au Kenya aussi bien par les personnes alphabétisées que par les analphabètes de la communauté.

En outre, il est nécessaire d'impliquer davantage de femmes et de jeunes dans le processus de prise de décision concernant les solutions Covid-19. Dans le sillage des mesures gouvernementales strictes, les médias font état d'une augmentation des cas de violence liée au sexe. Les femmes et les jeunes filles ont du mal à demander de l'aide si elles sont victimes de violences domestiques, si elles sont marginalisées, si elles sont enceintes ou si elles souffrent de problèmes de santé et de problèmes mentaux sous-jacents. Il est évident que les mesures de sécurité et de prévention mises en place ne tiennent pas compte du genre, au détriment du bien-être des femmes.

Les croyances culturelles communes selon lesquelles les femmes et les filles sont les seules gardiennes du foyer les empêchent de réaliser leur potentiel. Même en cette période sans précédent où la productivité a été considérablement réduite de moitié, les femmes n'ont toujours pas leur juste part de chance. La plupart des filles et des femmes ont en fait vu leur charge de travail augmenter, ce qui implique de trouver un équilibre entre le travail domestique et l'école à la maison. Leur position les rend vulnérables aux abus lorsqu'elles reçoivent des transferts d'argent destinés à soulager les familles pendant la pandémie.

Il est grand temps que nous prenions conscience de la valeur que les femmes peuvent apporter à la communauté si on leur donne non seulement une chance, mais aussi l'environnement nécessaire pour s'élever. Un bon point de départ serait l'augmentation des opportunités d'emploi pour les femmes dans le centre textile de Kitui qui fabrique actuellement des masques. En outre, la distribution gratuite de masques, de désinfectants, de nourriture et de réservoirs d'eau aux personnes vulnérables réduirait considérablement la charge émotionnelle et physique qui pèse sur les femmes.

Enfin, en tant que communauté, nous devons nous efforcer de changer les attitudes des hommes, ce qui contribuera à la réalisation de la règle des 2/3 en matière de gouvernance. Il est essentiel que les femmes participent à la prise de décision afin de contribuer à la conception d'initiatives tenant compte de la dimension de genre. L'éducation des femmes à la technologie numérique leur permettra de s'adapter à la ‘nouvelle normalité’ et de veiller à ce que les revenus de leurs entreprises ne diminuent pas ou ne soient pas réduits à zéro lorsque des pandémies telles que le COVID 19 font leur apparition.

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