Forger une voie rwandaise vers l'inclusion

KIGALI - Il y a une énergie particulière dans une pièce où une idée éprouvée est soigneusement démontée. Non pas pour être jetée, mais pour être reconstruite, plus forte et plus spécifique. À l'Ubumwe Grande Hotel, l'air est chargé de cette déconstruction constructive. Il ne s'agit pas d'une simple réunion, mais d'une séance d'architecture pour un pont.

L'équipe de travail du FAWE Rwanda est réunie, et sur la table se trouve le Programme de transition, une bouée de sauvetage qui a déjà fait ses preuves. Mais dans le cadre de la phase II du partenariat FAWE/Fondation Mastercard, le mandat a évolué. L'objectif n'est plus seulement de construire un pont, mais de s'assurer que ses fondations sont indubitablement, inébranlablement rwandaises.

La session est ouverte par deux femmes dont les rôles cadrent parfaitement avec le défi et l'opportunité. Mme Teresa Omondi Adeitan, Directrice exécutive adjointe du FAWE, arrive avec le poids d'une vision panafricaine. Elle porte le plan d'action. Puis, Mme Alice Mutesi, coordinatrice nationale du FAWE au Rwanda, s'avance, tenant les échantillons de sol local. C'est ce dialogue - entre la stratégie continentale et la réalité nationale - qui donne le ton.

Ce qui se passe est un acte puissant d'alchimie contextuelle. Les suspects habituels ne sont pas simplement présents ; ils sont activement en train de coécrire le prochain chapitre. Les représentants des universités, du ministère de l'éducation et d'autres parties prenantes ne sont pas là pour simplement écouter ou approuver. Ils sont là pour interroger, adapter, traduire.

La conversation s'articule autour d'une question cruciale : Comment un programme de transition peut-il se débarrasser de sa forme générique et devenir une clé sur mesure pour la serrure unique du Rwanda ? C'est le travail difficile et peu glorieux du changement de système. Il s'agit d'aligner les calendriers universitaires sur les semestres préparatoires, de veiller à ce que les programmes d'études fassent un clin d'œil aux priorités nationales et de mettre en place un système de soutien qui comprenne la topographie spécifique du parcours d'un étudiant rwandais.

Le mot “durable” résonne, non pas comme un mot à la mode, mais comme une exigence technique. Pour que l'éducation soit réellement accessible et inclusive, les sentiers ne peuvent pas être faits de matériaux importés. Ils doivent être forgés à partir de fer local, conçus par des architectes locaux et entretenus par une communauté qui se reconnaît dans la structure.

Cette réunion a donc été plus qu'une réflexion. C'était une fonderie. Les idées partagées et les priorités alignées sont les matières premières qui sont chauffées et martelées pour donner une nouvelle forme à un pont qui ne se contente pas de relier un point A à un point B, mais qui est lui-même un témoignage du paysage qu'il dessert.

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